Gotham : Un nouvel outil pour la gestion intégrée des eaux souterraines

Cadre institutionnel

Le projet GOTHAM (https://www.gotham-prima.eu) fait partie du programme européen PRIMA (Mediterranean Research and Innovation Partnership), axé sur le développement et la mise en œuvre de solutions pour les ressources en eau dans le bassin méditerranéen. Ce projet sera développé dans le Campo de Dalías (Almería, Espagne), et sera reproduit sur deux autres sites, à Laat Baalbeck-Hermel (Liban) et dans le bassin d’Azraq-Zarqa (Jordanie).

Le projet a une durée de 3 ans et Cetaqua-Andalucía dirige un consortium formé par des entités de 5 pays différents : Espagne (Cetaqua Andalucía et Universidad de Córdoda – WEARE), France (Groupe GAC), Italie (Istituto per la Cooperazione Universitaria – ICU – et Engineering Ingegneria Informatica – ENG), Liban (Ministère de l’Agriculture) et Jordanie (National Agriculture Research Centre – NARC).

Le projet GOTHAM compte plusieurs entités participantes. Hidralia collaborera au développement de ce projet d’innovation avec les municipalités de Roquetas, La Mojonera et Adra, agira en tant que responsable de la gestion du cycle urbain de l’eau dans ces localités.

Afin de disposer d’un outil efficace, Cetaqua bénéficie également en Andalousie de la participation de collaborateurs locaux, d’utilisateurs, de gestionnaires et d’administrations impliqués dans le cycle de l’eau, comme la Direction générale de la planification et des ressources hydriques de la Junta de Andalucía, qui cédera son réseau de contrôle pour l’installation de capteurs et le suivi de l’état de la masse d’eau Campo de Dalías-Sierra de Gádor, et le Consorcio del Ciclo Integral del Agua del Poniente (CIAP).

Participent également au projet, en tant que parties prenantes, le Conseil central des utilisateurs de l’aquifère de l’ouest d’Almeria.

Cadre géographique

Le bassin méditerranéen est l’un des bassins du monde les plus menacés par les changements climatiques et les facteurs humains, c’est-à-dire le changement global. Aujourd’hui, les zones les plus touchées sont les côtes orientales et méridionales, qui sont confrontées à un grand stress hydrique et/ou à une pénurie d’eau. (GOTHAM, 2022).

La zone d’étude en Espagne est située dans le sous-système hydrologique III-4, au sein de la démarcation hydrographique des bassins méditerranéens andalous (DHCMA). Le Campo de Dalías-Gador, avec une extension de 330 km2, constitue une plaine côtière limitée entre la chaîne de montagnes de la Sierra de Gádor, avec des hauteurs de 200 à 300 m, et la mer Méditerranée. Sur le site pilote se trouvent 10 municipalités (Adra, Berja, Balanegra, Dalías, El Ejido, La Mojonera, Vícar, Eníx, Roquetas de Mar y Félix), représentant une population totale de 261 115 habitants en 2019 (GOTHAM, 2022).

L’étude de cas comprend les aquifères présents dans la plaine côtière et le versant sud de la Sierra de Gádor. Ce système constitue la principale masse d’eau de la province d’Almeria en raison du volume des apports souterrains. Cinq principaux aquifères de ce sous-système III-4 du DHCMA sont décrits (GOTHAM, 2022)

Aperçu historique

Selon le MITECO (2020), un système adéquat de gouvernance de l’eau doit générer et maintenir des informations actualisées et pertinentes pour les objectifs de gestion, adaptées aux besoins des Administrations compétentes. Elles doivent être facilement accessibles et vérifiables par les parties prenantes, et transformées en connaissances utiles à la prise de décision.
L’objectif du projet est de faire progresser la numérisation de la gestion de l’eau. Cependant, compte tenu de la situation actuelle du secteur, dans lequel il n’y a pas encore d’utilisation avancée des TIC (Technologies d’Information et de Communication), ainsi que de l’évolution rapide de ces technologies, leur adoption présente des avantages pour presque toutes les situations.

Grâce à la mise en œuvre ou à l’amélioration des systèmes TIC, les objectifs suivants peuvent être atteints :

1. Capture des informations appropriées pour prendre des décisions de gestion précises à différents niveaux : national, par bassin, par élément d’infrastructure ou vertical en fonction des différents paramètres de l’eau, volume, disponibilité, qualité, santé, etc.
2. Réduire les coûts des inefficacités de la gestion.
3. Permettre la responsabilisation de la gestion de l’eau.
4. Permettre la planification et la modélisation du secteur pour la prise de décision de gestion.
5. Permettre la participation des agents du secteur et de la citoyenneté à la gestion de l’eau.

Étant un élément indispensable dans la gestion moderne de presque tous les secteurs économiques, les TIC ne déterminent pas les priorités de la gestion de l’eau dans aucun de ses aspects. Mais elles contribuent à mettre à la disposition des agents et des décideurs des informations pertinentes et à mieux faire connaître sa gestion à la société. Elles permettent également, par l’ouverture de la gestion et la création de procédures internes appropriées, la participation des multiples acteurs du secteur, y compris les citoyens.

Il convient de noter que les changements structurels dans le secteur de l’eau qui doivent résulter des changements démographiques, du changement climatique, de l’augmentation de la demande et, en général, du respect des principes de la gouvernance de l’eau peuvent être abordés de manière adéquate par les technologies de l’information. Celles-ci aideront à mieux gérer, cependant, les réponses à ces défis ne peuvent être attendues uniquement par la mise en œuvre de ce type de technologie.

Les objectifs réalisables par les TIC peuvent être résumés dans les points suivants :

1. La gestion en « temps réel » pour laquelle les données doivent être saisies avec la fréquence et la résolution nécessaires.
2. Disponibilité des données aux points de décision, bien que celles-ci proviennent d’une multitude de sources grâce à la possibilité de fédération et de consolidation pour la compatibilité et la connectivité.
3. Mécanismes communs d’accès à des données communes et connues, basés sur des référentiels internationaux ouverts qui permettent le développement public et privé.
4. Ouverture, avec la possibilité de temps réel, des données mises à disposition des citoyens et des agents du secteur, permettant une participation active.
5. Création d’une infrastructure qui permet la modélisation de la gestion de l’eau avant la prise de décision.
6. Numérisation complète, en éliminant les processus manuels liés à la gestion du papier.

Points clés de la méthode innovante

• Nouveau modèle de gestion basé sur les utilisateurs et la connaissance du système.

• Favorise la participation d’utilisateurs issus de multiples secteurs.

• Utilisation des TIC pour soutenir la prise de décisions économiques, sociales et environnementales..