GEO-AQUIFER
Amélioration de la connaissance et de la gestion concertée du Système Aquifère du Sahara Septentrional par l’utilisation des images satellitaires
GEO-AQUIFER
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Personne en charge de la pratique innovante :
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Le projet était exécuté par l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) avec l’aide de l’Agence Spatiale Européenne (ESA), et financé par la Facilité Africaine de l’Eau (FAE) pour une durée de 18 mois. Le projet avait pour objectifs de : (i) optimiser l’utilisation des données satellitaires pour la connaissance et la gestion de l’aquifère SASS partagé par l’Algérie, la Libye et la Tunisie ; (ii) mettre à la disposition des agences nationales en charge de la gestion de l’eau des pays du SASS, des outils permettant de renforcer et améliorer le mécanisme de concertation pour une gestion efficace et durable de la ressource en eau partagée ; (iii) développer les capacités des agences nationales en matière d’utilisation des données satellitaires, et d’appropriation de ces nouvelles technologies afin d’obtenir des données et des informations fiables rapidement et à moindre coût ; et (iv) assurer la réplication à d’autres bassins africains.
Le projet a ainsi contribué à renforcer les capacités des services en charge de la gestion de l’eau des pays concernés par le système aquifère SASS, en matière d’utilisation des données satellitaires et géographiques dans leur travail quotidien. Il a également doté ces pays d’outils leur permettant de mieux cerner les usages, l’occupation du sol, la dégradation des terres et les pressions exercées tant par la population que par les changements climatiques. Enfin, de consolider la concertation entre les pays concernés, notamment sur les options de développement en adéquation avec les ressources en eau disponibles, dans une optique de développement durable.
GEO-AQUIFER a ainsi mis en œuvre des technologies innovantes en matière d’utilisation des images satellitaires, et a contribué au renforcement des capacités nationales dans une perspective de durabilité et de renforcement du mécanisme de concertation du SASS.
Entité responsable
L’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) est une organisation à caractère international qui opère dans les zones arides, semi-arides, sub-humides et sèches de la région Sahara-Sahel. Créé en 1992, l’OSS est établi à Tunis, en Tunisie, depuis 2000. L’OSS compte parmi ses membres 26 pays africains, et 13 organisations. L’OSS initie et facilite les partenariats autour des défis communs liés à la gestion partagée des ressources en eau, à la mise en œuvre des accords internationaux sur la désertification, la biodiversité et le changement climatique dans la région du Sahara et du Sahel.
Les principales actions portées par l’OSS sont :
- La mise en œuvre des accords multilatéraux sur la désertification, la biodiversité et le changement climatique ;
- La promotion des initiatives régionales et internationales liées aux défis environnementaux de l’Afrique ;
- La définition de concepts et l’harmonisation d’approches et de méthodologies en rapport avec la gestion durable des terres et des ressources en eau, et le changement climatique.
L’OSS s’appuie nécessairement sur la transmission des connaissances, le renforcement des capacités et la sensibilisation de toutes les parties prenantes.
Les activités et les projets de l’OSS sont financés respectivement par les contributions volontaires des pays membres, et par les subventions et les dons provenant des partenaires au développement. Grâce à des mécanismes de gouvernance efficaces et à une équipe compétente, multiculturelle et multidisciplinaire, l’OSS apporte une contribution à haute valeur ajoutée dans le paysage institutionnel international et africain.
Cadre institutionnel
Le projet GEO-AQUIFER s’inscrit dans le droit fil de la stratégie 2010 de l’OSS et des priorités de son programme «Eau» portant, dans sa phase initiale, sur les grands aquifères transfrontaliers en Afrique. Le projet est en cohérence avec les domaines d’intervention de la FAE, à savoir la gestion des ressources en eau transfrontalières en soutenant le développement commun des eaux partagées et en soutenant l’amélioration des connaissances dans les domaines des systèmes d’information et de gestion des ressources en eau. GEO-AQUIFER s’inscrit également dans le cadre du programme opérationnel 2005-2009 de la Facilité Africaine de l’Eau, en améliorant le cadre de connaissance et de gestion concertée du système aquifère du SASS partagé entre l’Algérie, la Libye et la Tunisie. Le projet s’inscrit par ailleurs parfaitement dans les axes prioritaires du NEPAD (New Partnership for Africa’s Development) de gestion intégrée des ressources en eaux transfrontalières et dans les stratégies de réduction de la pauvreté des pays riverains du bassin du SASS, qui ont placé la gestion des ressources en eau comme une priorité pour le développement durable.
Cadre géographique
Le projet GEO-AQUIFER recouvre le Système Aquifère du Sahara Septentrional (SASS) et l’aquifère côtier tuniso-libyen de la Djeffara. Le SASS s’étend sur plus d’un Million de km2 en Algérie, Tunisie et Libye. L’extension et l’épaisseur des couches ont favorisé l’accumulation de réserves considérables, qui se renouvellent peu et ne sont exploitables qu’en partie. Au cours des 40 dernières années, l’exploitation annuelle du SASS a quintuplé, atteignant 3 fois le niveau moyen de sa réalimentation naturelle, et l’aquifère se trouve confronté à plusieurs risques majeurs : fortes interférences transfrontières, salinisation des eaux, disparition de l’artésianisme, tarissement des exutoires, et hauteurs de pompage excessives. La Djeffara désigne la plaine côtière tuniso-libyenne, renfermant un système aquifère dont la partie continentale s’étend sur 40000 km2. En matière de risques, la Djeffara se distingue par un niveau d’alerte prononcé : en 40 ans, les prélèvements y ont également quintuplé. Il en est résulté d’importantes baisses du niveau de la nappe dans les zones côtières où se concentre l’exploitation, avec notamment dans la région de Tripoli, de très dangereuses intrusions salines d’eau de mer.
Explication détaillée
Les développements techniques réalisés au cours du projet sont :
- L’extension de la cartographie numérique de l’occupation du sol du projet AQUIFER ;
- La création des cartes d’eaux de surface sur le bassin SASS-Djeffara (Algérie, Tunisie, Lybie) ;
- L’élaboration de cartes détaillées de l’occupation du sol et de cartes des changements de l’occupation du sol sur environ 15 zones témoins ;
- L’extension des MNT du projet AQUIFER et des produits dérivés sur le bassin SASS-Djeffara ;
- La création d’un référentiel hydro-géographique sur le bassin SASS-Djeffara, d’un globe virtuel régional, et d’un outil de dissémination des données ;
- Le développement des capacités avec la poursuite des formations entreprises suite au projet AQUIFER notamment aux techniques de production, gestion et échange des données géo-scientifiques ou encore d’appui à la recherche.
Perspectives d’évolution
Dans un futur proche, l’OSS compte répliquer GEO-AQUIFER à d’autres bassins répondant ainsi à sa vocation de plateforme de partenariat et de centre d’excellence au service du développement durable en Afrique. Au terme du projet, un certain nombre de défis demeurent posés : meilleure connaissance des périmètres irrigués sur l’ensemble de la Djeffara libyenne, meilleure connaissance des prélèvements d’eau sur le SASS et la Djeffara, meilleur accès de tous les concernés aux possibilités qu’offre le remarquable site web de GEO-AQUIFER, meilleure utilisation des données géo scientifiques et des images satellites pour la gestion des ressources en eau et le fonctionnement ordinaire du Mécanisme de concertation du SASS. Tous ces défis, qui forment les prolongements naturels du projet devraient s’inscrire dans les programmes de coopération à venir entre l’Observatoire du Sahara et du Sahel et la Facilité Africaine de l’Eau.
Historique
Le projet GEO-AQUIFER renforce et complète, à la demande des pays, le projet pilote AQUIFER initié par l’ESA qui a concerné 5 zones pilotes du SASS. Il constitue son extension à l’ensemble du bassin.
Figure 2 : Location of the area of interest and the study sites.
Le projet expérimental AQUIFER, issu du programme TIGER est une initiative de l’ESA qui visait à valoriser les données satellitaires, notamment celles qui sont issues des satellites ERS et ENVISAT de l’ESA, pour des applications liées à la gestion et au suivi des ressources en eau en Afrique. Dans le cadre de l’initiative TIGER et sous l’impulsion de l’OSS, l’ESA a choisi les bassins du SASS (Algérie, Tunisie, Libye) et d’Iullemeden (Mali, Niger, Nigeria) pour concrétiser son engagement à soutenir la mise en œuvre du Plan d’Action de Johannesburg. L’ESA finance à ce titre le projet AQUIFER, à la définition duquel l’OSS a étroitement contribué en participant à la rédaction des termes de référence de l’appel d’offres, en assistant le bureau d’études en charge de la mise en œuvre du projet et en assurant la coordination des utilisateurs finaux pour la mise en œuvre du projet.
L’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) a sollicité auprès de la Facilité africaine de l’eau (FAE) un appui pour l ’amélioration de l’état des connaissances et des outils de gestion de la ressource en eau souterraine transfrontalière du système aquifère du Sahara Septentrional (SASS).
Le projet a démarré le 6 juin 2007 à Tunis avec un atelier rassemblent les représentants des institutions en charge de la gestion de l’eau en Algérie, Libye, et Tunisie. Le projet a pris fin en 2009.
Preuve des avantages
La pérennité des acquis du projet est assurée par le fonctionnement du mécanisme de concertation du SASS mis en place par les trois les pays partageant la même ressource. Le mécanisme de concertation du SASS, qui constitue une première expérience au plan mondial de gestion commune des eaux souterraines, est doté d’une structure opérationnelle financée sur fonds des pays pour son fonctionnement et la mise en œuvre d’activités permanentes (gestion des réseaux, production d’indicateurs). Le projet GEO-AQUIFER, qui a certes bénéficié de la mise en place du mécanisme, a en retour fortement contribué à la consolidation du mécanisme en concrétisant la mise en pratique du concept de concertation : durant les trois années du projet, GEO-AQUIFER a en effet mobilisé autour d’un même objectif les institutions du secteur de l’eau d’Algérie, de Tunisie et de Libye, ainsi que des bureaux d’études et des consultants des trois pays. Par sa contribution à l’inventaire des zones irriguées, et à la bonne connaissance des prélèvements d’eau, il a contribué à assurer un fonctionnement objectif, équitable et durable du mécanisme de concertation. Pour les agences nationales de l’eau, il était important de bien localiser les zones de prélèvement d’eau d’irrigation et de faciliter ainsi les décisions dans le cadre du Mécanisme de Concertation à l’aide de données objectives, transparentes, neutres et comparables.
Potentiel de reproduction dans la région SUDOE
Le projet présent un fort potentiel de reproduction grâce à la forte implication de l’OSS dans la mise en œuvre de ce projet. De par sa vocation, l’ensemble des autres pays africains sont bénéficiaires des méthodologies mises en œuvre pouvant servir à de multiples applications liées à la gestion des ressources en eau. Le projet montre une forte réplicabilité sur d’autres systèmes transfrontaliers : à la condition de disposer d’une agence d’exécution possédant la solidité de l’OSS doublé de la préexistence d’un mécanisme international de concertation. Le potentiel de reproduction à d’autres échelles, notamment transrégionales est significatif. Sur le plan technique, le projet peut être considéré comme un modèle original et transposable au regard des trois résultats suivants : (i) l’élaboration de cartes numériques des zones irriguées pour servir de données complémentaires et contradictoires, et assurer une meilleure fiabilité à l’estimation des prélèvements souterrains généralement peu précis; (ii) l’élaboration d’un référentiel géographique commun aux trois pays riverains du système transfrontalier et la diffusion des produits du projet sur internet, et (iii) la formation des praticiens de l’hydrologie aux techniques de télédétection et aux méthodes d’analyse hydro géographiques, qui font désormais partie de l’arsenal des connaissances de tout spécialiste de l’eau.
Concernant le coût du projet, celui-ci était de 564 300 €, et il a pu profiter de subventions de la Banque Africaine de Développement et de l’OSS.
Les facteurs clés de réussite ont été : (i) la stabilité de l’équipe projet, (ii) la volonté politique d’appropriation du projet, (iii) la mise en place du Mécanisme de concertation entre les pays, et (iv) le rôle proactif de l’OSS. Le projet n’a toutefois pas eu les retombées espérées car n’a pas initié de programme de communication assez conséquent.
Points-clés de la méthode innovante
- Amélioration de la connaissance des systèmes transfrontaliers par l’utilisation de l’imagerie satellitaire
- Base d’informations et de connaissances afin d’appuyer la gestion transfrontalière
Remerciements
La pratique innovante a été suggérée par Yvan KEDAJ (Aqua-Valley) et Abdel Kader DODO, Lamine BABA SY, et Nabil BEN KHATRA (OSS) ont participé à l’entretien
References
FAE (2006). GEO-AQUIFER : amélioration de la connaissance et de la gestion concertée du système aquifère du sahara septentrionnal (SASS) par l’utilisation de l’imagerie satellitale. Rapport d’évaluation de la Facilité Africaine de l’Eau. https://www.africanwaterfacility.org/sites/default/files/AWF-Project-appraisal-report-MULTIN-GEOAQUI_3.pdf
OSS (2010). Rapport d’achèvement du projet GEO-AQUIFER. https://www.africanwaterfacility.org/sites/default/files/AWF-Project-completion-report-GEOAQUI_3.pdf
OSS : http://www.oss-online.org/
FAE : https://www.africanwaterfacility.org/fr/
ESA : https://www.esa.int/
NEPAD : https://www.nepad.org/
Article en ligne “Démarrage du projet GEo-AQUIFER » : https://www.webmanagercenter.com/2007/06/06/29319/gestion-de-l-eau-demarrage-du-projet-geo-aquifer/ – consulté le 26 janvier 2022
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Description et objectifs du projet
La communauté scientifique recommande une amélioration substantielle de la connaissance des aquifères, la mise en place de réseaux de surveillance fiables et une plus grande implication de l'administration et des usagers pour parvenir à une gestion durable des...
Informations sur le projet
La Communauté des usagers de l'eau du delta du Llobregat a conçu des bassins de recharge à Molins de Rei pour recharger l'aquifère du Baix Llobregat. Vue d'un des bassins de rechargement pendant la phase de test La Communauté des usagers de l'eau du delta du Llobregat...
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